Turbidite ou contourite ???

Et voilà l’un des points d’intérêt majeur de cette expédition : l’enregistrement des courants sous-marins.

Ces 2 photos montrent chacune un niveau sableux, qui témoignent d’un courant plus fort pour transporter ces particules plus grossières.

L’une des photos montre un niveau avec une base nette, caractéristique d’un phénomène d’érosion lors du passage du courant, ainsi qu’une diminution de la taille des particules vers le sommet du niveau : c’est l’action du courant qui a trié les particules. Ce courant très érosif, est généré par une déstabilisation des sédiments sous-marins, puis dévale les pentes rapidement à la manière d’une avalanche de neige et érode potentiellement les fonds marins. Ce courant, qui ne dure que quelques heures, est appelé courant de turbidité et dépose un niveau appelé turbidite.

L’autre photo montre une évolution graduelle de la taille des particules : elle augmente de la base vers le milieu du niveau où la taille des particules est maximale (vitesse du courant maximale) puis diminue à nouveau vers le sommet du niveau (le courant diminue). Les limites de ce niveau sont floues car elles sont reprises par les terriers des organismes vivants sur le fond, c’est donc un épisode d’évolution du courant qui peut durer plusieurs centaines d’années voire plus. Ce courant enregistre les courants sous-marins de fond ou courants de contour (car ils contournent les continents) et le dépôt est appelé contourite. Ces contourites sont le témoin privilégié des changements climatiques à toutes les échelles de temps puisqu’elles tracent les courants océaniques mondiaux qui ont eux-mêmes un rôle déterminant dans la stabilité climatique. C’est notamment pour elles que nous sommes là ! Et en particulier pour le courant dense et salé qui sort de la Méditerranée et s’écoule dans le Golfe de Cadix.

 

 

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